Témoignage
Si vous vous posez cette question…
« Entrer au Carmel, c’est une drôle d’aventure dans le monde d’aujourd’hui : faire le choix de la vie contemplative, opter pour un style de vie cloîtrée… et prendre le risque de rater plein de choses que j’aurais bien voulu faire et qui ne seront plus possibles…
Comment oser ce pas ? »
Notre réponse
- en réalisant que ce choix (comme tout choix) n’est pas aussi définitif et radical qu’il en a l’air : c’est vrai qu’il y a « avant » et « après » l’entrée au monastère, mais cette entrée est précédée de plus petits choix qui nous ont progressivement orientées vers ce « grand » choix ; et l’entrée est encore suivie d’un long temps de formation pour vérifier que nous étions bien à notre place ici !
- en s’appuyant sur les choix déjà posés, qui confirment (ou infirment) ce qui est important pour chacun, là où l’on se sent bien… Cela dit déjà ce à quoi le Seigneur nous appelle !
- en s’ouvrant à l’inconnu : en fait, le Carmel, ce n’est pas exactement comme nous l’avions imaginé ! Et s’il y a des choses que nous ne faisons plus, nous en avons appris plein d’autres auxquelles nous n’aurions même pas pensé !
- en choisissant le risque et l’aventure comme mode de vie : car vivre, ce n’est pas seulement éviter de mourir en prenant le moins de risque possible. Vivre pleinement, c’est prendre des risques, les assumer, les relire, oser se tromper… Quand nous sommes entrées, il n’était pas écrit que chacune de nous allait rester !
- Comme pour le jeune homme riche (cf Mc 10, 17-22), nos choix révèlent ce à quoi nous tenons…
Cette page, régulièrement mise à jour, a été créée pour laisser la parole aux sœurs de la communauté du Carmel du Havre. Diverses dans leurs origines, dans leurs parcours, les carmélites peuvent dire, chacune à leur manière, comment elles sont arrivées là… et pourquoi elles sont restées, ce qui a du sens dans leur vie aujourd’hui…
Témoignage d’une sœur
Pourquoi ai-je choisi d’entrer au Carmel ?
Je me sentais attirée par le Seigneur, par le désir d’être à Lui pour toujours. Mais la vie religieuse ne m’attirait vraiment pas ! En vivant quelques jours de retraite silencieuse à l’hôtellerie d’un Carmel, plein de choses m’ont parlé, ont rejoint ce que je portais en moi. Vivre une vie de prière sans rien faire d’autre qu’être là pour Lui et pour le monde.
Qu’est ce que j’ai découvert, expérimenté ?
La joie. Un accord, l’unification entre ce que je vis et ce que je porte en moi (aspiration – désir profond). Une vie pleine et comblante dans son inutilité mystérieusement efficace et féconde… de nuit et dans la foi.
Une photo ou un objet symbolique pour dire ma vocation ?
Cette image, offerte à ma profession solennelle, m’a beaucoup parlé et me parle toujours – non comme un état, mais comme un chemin :
Des mains vides et pauvres pour tout recevoir de Dieu qui se donne, Lui qui est débordant d’Amour… Il passe à travers nous pour se déverser sur ceux que nous rencontrons.
« Fais-toi capacité, je me ferai torrent », disait Jésus à sainte Catherine de Sienne…
Une phrase d’Ecriture qui me parle particulièrement ?
« Dieu est Amour » (1 Jn 4, 8)
Cette phrase (cette expérience) m’a éblouie avant mon entrée au Carmel et m’a aidée à préférer le Seigneur à tout ce – et à tous ceux – qui auraient pu me retenir d’y entrer. Elle m’a aidée à faire ce pas dans la joie !
Cette phrase, formulée de différentes façons, m’a accompagnée au long des années :
« Nous avons connu l’Amour de Dieu et nous y avons cru »
« Rien ne pourra nous séparer de l’Amour de Dieu manifesté en Jésus Christ »
« Dieu nous a aimé le premier et a fait alliance avec nous »
C’est cet Amour gratuit et premier qui m’a accompagnée. C’est à Lui que je reviens toujours comme à un torrent qui me désaltère, m’aide à repartir, à avancer. Il me submerge et m’émerveille toujours ! Dieu est Amour. Alléluia ! Amen !