Noël, la vocation de Marie, et la nôtre
Paix et Joie pour tous les cœurs !
En ce temps de Noël, notre communauté rejoint chacun par la prière, en particulier ceux et celles qui traversent l’épreuve.
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A la veille de Noël, le 24 décembre au matin, notre évêque, Mgr Brunin, est venu présider l’Eucharistie du 4e dimanche de l’Avent. Son homélie sur l’Annonciation nous a fait méditer sur la vocation de Marie, icône de toute vocation… Nous lui laissons la parole :
« L’évangile de ce 4ème dimanche de l’Avent, qui risque bien d’être absorbé dans la fête de Noël, oriente notre regard vers une jeune fille de Nazareth, nommée Marie. Il nous relate l’aventure surprenante de cette jeune femme juive, choisie par Dieu de toute éternité, et épargnée du péché dès sa conception. Marie est sollicitée pour mettre en œuvre le projet de Dieu qui veut rejoindre lui-même notre humanité. L’Ange lui demande de consentir à devenir la Mère du Fils de Dieu. Une fois encore, nous découvrons que Dieu n’agit jamais sans recourir à la collaboration de l’humain. Lorsque dans le plan éternel du salut, le temps de l’incarnation est venu, Dieu a voulu avoir besoin du « fiat » d’une humble jeune fille juive.
Marie pouvait ne pas l’accepter. Car, lorsque Dieu confie une mission, il n’impose rien. Il respecte la liberté de l’homme. Avant de l’accepter, Marie cherche tout simplement à comprendre comment cela serait-il possible parce qu’elle était encore vierge. L’ange lui répond : « L’Esprit Saint viendra sur toi et la puissance du Très-Haut te prendra sous son ombre. » Finalement, Marie accepte en prononçant ces simples paroles : « Je suis la servante du Seigneur, que tout se passe pour moi selon ta parole ».
Le consentement de Marie, son adhésion et sa confiance en la promesse de Dieu nous donnent l’occasion de réfléchir sur notre propre vocation. Qu’est-ce que le Seigneur attend de moi ? Qu’est-ce qu’il attend que je fasse de ma vie ? Ces questions se posent au moment où il nous faut faire un choix radical sur l’orientation que nous donnons à notre vie. Et il est important, notamment au niveau des jeunes, de les aider à poser la question de leur avenir d’une façon juste. C’est le sens du rassemblement des Rameaux que nous préparons : « Toute vie est vocation, ta vie est vocation ! » Les jeunes sont souvent invités à envisager leur avenir à partir d’eux-mêmes, de leurs attentes, de leurs désirs, de leurs ambitions personnelles. Envisager sa vie comme vocation, c’est sortir de cet auto-référencement pour s’ouvrir à un appel qui ne manque jamais de venir de plus loin que nous, et qui souvent, nous surprend, nous déroute, parfois même nous ré-oriente.
Mais l’appel de Dieu réclame plus que notre « oui » ponctuel. Il ne cesse de nous accompagner pour relancer notre fidélité sur le chemin que nous avons choisi de vivre avec le Christ. Celui dont nous allons célébrer la venue dans notre humanité par la Vierge Marie, est l’Emmanuel, « Dieu avec nous » ! Cela souligne bien que notre vie n’est pas le déroulement d’un processus enclenché au jour de notre « oui », mais une relation permanent à Celui qui nous conduit. La Parole de Dieu n’est pas un réservoir d’idées abstraites, nous dit le pape François, mais notre compagne de voyage ». Elle éclaire chaque jour le pas qui nous est demandé d’accomplir pour nourrir et donner corps à notre fidélité au Seigneur. Cela exige écoute et discernement pour mettre en œuvre le « oui » fondateur de notre parcours vocationnel dans le concret de notre existence quotidienne.
La vocation ne peut jamais être le déroulement d’un processus inscrit sur une notice d’emploi que nous aurions reçue au jour de la consécration religieuse, du mariage ou de l’ordination. Nous ne sommes pas des machines à laver, ni des appareils électro-ménagers, objets d’une notice d’emploi où notre fonctionnement est déjà écrit et programmé. Tout n’est pas déjà écrit puisque notre vocation se réalise dans le jeu de relations entre deux libertés : celle de Dieu qui m’appelle, et la mienne qui cherche à y répondre.
En ce sens, la Vierge marie est le modèle de notre vocation personnelle. Elle a découvert, en marchant, ce qu’être la servante du Seigneur voulait dire. Elle l’est devenue au milieu des joies partagées avec Jésus et Joseph à Nazareth, à-travers les moments d’intimité et d’affection avec Jésus, à-travers sa mission d’éducation parentale de l’enfant-Dieu… mais elle l’est devenue aussi au cœur des événements qui la troublaient et qui la bouleversaient. Elle devint la servante du Seigneur dans cette attitude qu’elle nous offre pour notre propre histoire vocationnelle : « conserver tous les événements et les méditer en son cœur » (Luc 2, 19).
La Vierge Marie nous révèle une fois encore le prix de la fidélité aux « OUI » que le Seigneur nous invite à prononcer, comme elle-même l’a fait. Chaque jour, dans l’écoute de la Parole, dans l’accueil des événements de ma vie et de la vie du monde, je suis requis à réassumer la réponse qu’un jour, j’ai donnée au Seigneur, qui détermine radicalement mon existence, mais qui prend corps dans une fidélité incarnée et réaliste. Dans l’humilité du quotidien, parfois même sa rudesse et sa rugosité, il me faut chercher la manière de vivre ce que le Seigneur m’invite à devenir. Nous sommes dans le temps du discernement, du courage, parfois même du combat. Mais nous savons que l’appel de Dieu prend forme et visage dans la vie d’un enfant nouveau-né qui me sourit, me tend les bras dans la simplicité pour me guider et m’accompagner sur le chemin que Dieu m’offre à avancer. Il est le Verbe de Dieu, né de la Vierge Marie. Parole de Dieu, il se fait notre compagne de voyage sur le chemin de notre vocation personnelle. Amen. »